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TCB Music – Une véritable philosophie du jazz...!

TCB (Take Care of Business) signifie essentiellement deux choses : d’une part, il reflète le concept personnel et les goûts musicaux du fondateur de l’entreprise, et d’autre part, il signifie tout simplement – et inévitablement – les affaires ! Réunir ces éléments, certes contradictoires, sous un même dénominateur commun demande un effort considérable, un effort qui a permis à celui qui a osé créer un label de disques de rencontrer le succès. Cet homme, c’était Peter Schmidlin.

La ville de Bâle est réputée pour sa tradition de tambours. Il n’est donc pas surprenant que Peter Schmidlin, né et élevé à Bâle, ait commencé à jouer de la batterie très jeune. Après plusieurs années comme musicien professionnel, il a trouvé des alternatives économiques plus viables et a poursuivi en tant que semi-professionnel, restant l’un des batteurs les plus talentueux et recherchés d’Europe. Ce type de musicien penserait-il un jour à une carrière de producteur musical ? La réponse aurait probablement été… non ! Pourtant, Peter Schmidlin a fini par envisager sérieusement de se lancer de l’autre côté du métier : devenir producteur de musique. Il voyait peut-être là une opportunité de tirer parti de ses nombreuses expériences et des innombrables contacts établis durant sa carrière de musicien professionnel.

C’est pourquoi, en 1988, il a décidé de produire du jazz en plus d’en jouer, et a créé son propre label, **TCB**. Les premières productions étaient basées sur une série d’enregistrements « live » réalisés par Radio Zurich, mettant en avant une section rythmique « maison » – avec Peter Schmidlin à la batterie – et des musiciens de jazz célèbres comme Dexter Gordon, Woody Shaw, Benny Bailey, Eddie Daniels, Johnny Griffin ou Clark Terry, entre autres. Ces premiers projets TCB ont été publiés sous forme de compilations et de séries de vinyles rassemblant les meilleurs enregistrements. Peu après, avec l’avènement de l’ère du CD, TCB a dû s’adapter. Peter Schmidlin a produit un nombre conséquent de CD, mettant en lumière les meilleurs musiciens de Suisse et d’ailleurs.

En 1992, des locaux ont été loués à Lausanne, et l’entreprise a signé des contrats de distribution dans toute l’Europe, au Japon, en Afrique du Sud, au Canada et aux États-Unis. Le label a gagné en reconnaissance, ses produits étant distribués dans tous les grands marchés grâce à leur qualité musicale exceptionnelle.

De nouvelles idées ont été mises en œuvre. Parmi elles, une aide précieuse pour les consommateurs potentiels : la tranche des CD TCB était marquée d’une couleur spécifique indiquant le style musical. Le rouge désignait le Bebop/Hardbop ; le bleu rendait hommage à l’héritage de Benny Goodman et aux héros de l’ère swing ; le vert marquait des enregistrements inédits de la Radio Suisse avec des légendes du jazz comme Quincy Jones, Cannonball Adderley Sextet, Art Blakey and the Jazz Messengers, et bien d’autres. Le jaune indiquait le jazz contemporain, et le noir représentait la World Jazz Music avec des artistes de Suisse, d’Afrique ou du Brésil.

En 1996, l’entreprise a déménagé à Montreux, ville devenue l’une des capitales mondiales du jazz depuis la création de son festival en 1967. TCB s’est paré du sous-titre flatteur « TCB – The Montreux Jazz Label », une dénomination accordée par Claude Nobs lui-même. Cette collaboration a permis à TCB de publier des CD « Live at Montreux » mettant en avant des artistes comme Lynne Arriale, Buster Williams ou Kenny Drew Jr.

Pendant près de trente ans, Peter Schmidlin a consacré toute son énergie à son projet, produisant une impressionnante collection de CD. Parmi les joyaux du catalogue, on trouve des œuvres de George Gruntz, George Robert (en particulier avec Clark Terry), Thierry Lang, Andy Scherrer, Dusko Goykovich, Mark Murphy, Enrico Pieranunzi, Richard Galliano et bien d’autres.

Après la disparition de Peter Schmidlin le 25 mai 2015, son épouse, Barbara Frei Schmidlin, a décidé de poursuivre l’aventure TCB pour honorer son mari et préserver le jazz. Malgré les défis économiques croissants, TCB continue de soutenir les musiciens et d’explorer des projets prometteurs, notamment dans la série « Swiss Radio Days » avec des enregistrements historiques inédits. Grâce à la vision de Peter, l’aventure du jazz se poursuit.